Qui ne connaît pas encore Yves Saint-Laurent ? Célèbre couturier, Yves Saint-Laurent est considéré aujourd’hui comme l’un des créateurs les plus influents du 20eme siècle.
Yves Saint-Laurent était effectivement bipolaire. Il été diagnostiqué très tôt dans sa carrière, notamment lors de son hospitalisation au Val-de-Grâce pendant la Guerre d’Algérie. La maladie se manifestait par une hypersensibilité extrême et des changements d’humeur drastiques – il pouvait passer d’adorable à caustique en un rien de temps. Cette condition lui donnait paradoxalement une compréhension unique de son époque, qu’il traduisait ensuite dans ses créations révolutionnaires.
Au quotidien, Saint Laurent vivait un véritable enfer. Il pratiquait l’auto-médication avec de l’alcool et des drogues en quantités impressionnantes, cherchant à calmer son mal-être mais ne faisant qu’aggraver sa situation. Contrairement à l’image du « petit prince fragile » qu’on lui collait souvent, ceux qui le côtoyaient le décrivaient plutôt comme « un colosse » capable d’encaisser des doses qui auraient tué n’importe qui d’autre. Cependant, certains spécialistes remettent aujourd’hui en question ce diagnostic, estimant que c’était « trop simple » pour expliquer la complexité de sa personnalité et que sa dépression était davantage liée à la pression de son travail.
Malgré ses troubles, ou peut-être grâce à eux, Saint Laurent n’a jamais perdu son génie créateur. Son hypersensibilité lui a permis de révolutionner la mode féminine et de transformer les rapports sociaux entre hommes et femmes. La pression constante qu’il subissait depuis le début de sa carrière n’a certainement pas aidé à gérer sa maladie, mais elle a aussi nourri son talent exceptionnel. Au final, que le diagnostic soit parfaitement exact ou non, il est indéniable que ses troubles psychiques ont façonné autant l’homme tourmenté que le créateur de génie.
