Les informations citées ici sont à titre indicatif. Pour un avis professionnel, merci de consulter un spécialiste.
Présentation
Les phases « down » dans le trouble bipolaire correspondent aux épisodes dépressifs, qui constituent l’autre pôle caractéristique de cette maladie psychiatrique, en alternance avec les phases maniaques ou hypomaniaques.
Les phases de dépression légères
La dépression légère (ou épisode dépressif léger) dans la bipolarité se manifeste par des symptômes dépressifs présents mais d’intensité modérée. L’individu continue généralement à fonctionner dans la vie quotidienne, bien que ses performances soient diminuées. Cette forme peut passer inaperçue ou être confondue avec une simple baisse de moral, mais elle s’accompagne d’une souffrance réelle et d’une altération du fonctionnement social ou professionnel.
Symptômes
Les symptômes principaux incluent :
- Humeur dépressive persistante, ressentie la majeure partie de la journée
- Perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités habituellement appréciées
- Fatigue ou perte d’énergie
- Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
- Difficultés de concentration ou indécision
- Modification de l’appétit (perte ou augmentation)
- Baisse de l’estime de soi ou sentiment de culpabilité
- Ralentissement psychomoteur ou agitation
- Parfois, pensées de mort ou idées suicidaires, mais moins fréquentes ou moins envahissantes que dans la dépression sévère.
Conséquences
Même légère, la phase dépressive peut entraîner :
- Baisse de productivité au travail ou à l’école
- Retrait social ou perte d’intérêt pour les relations
- Difficultés à maintenir une routine quotidienne
- Altération de la qualité de vie et du bien-être général
- Risque d’évolution vers une forme plus sévère si elle n’est pas prise en charge.
Durée
La durée d’un épisode dépressif léger est variable :
- Elle peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois.
- En général, les épisodes dépressifs bipolaires sont plus longs que les épisodes maniaques ou hypomaniaques, allant souvent de quelques semaines à 3-6 mois
Les phases de dépression sévère
La dépression sévère dans la bipolarité se manifeste par une intensité marquée des symptômes, pouvant aller jusqu’à l’incapacité de fonctionner normalement. Elle peut s’accompagner de symptômes psychotiques (délires, hallucinations) et d’un risque suicidaire élevé. Cette phase nécessite souvent une prise en charge spécialisée et parfois une hospitalisation.
Symptômes
Les symptômes incluent :
- Tristesse intense et persistante
- Perte totale d’intérêt ou de plaisir
- Fatigue extrême et ralentissement psychomoteur
- Troubles du sommeil sévères
- Idées de dévalorisation, de culpabilité excessive ou délirante
- Incapacité à se concentrer ou à prendre des décisions
- Idées suicidaires fréquentes, parfois accompagnées de tentatives de suicide
- Symptômes psychotiques possibles : hallucinations, idées délirantes de ruine, de déchéance, etc.
Conséquences
Les conséquences sont majeures :
- Risque élevé de suicide (20 à 30 fois supérieur à la population générale)
- Incapacité à travailler ou à assurer les tâches de la vie quotidienne
- Isolement social profond
- Altération grave de la santé physique (perte de poids, troubles somatiques)
- Hospitalisation fréquente nécessaire pour prévenir le risque suicidaire et mettre en place un traitement adapté.
Durée
- La durée d’un épisode dépressif sévère est souvent plus longue que celle des épisodes maniaques ou hypomaniaques, pouvant aller de plusieurs semaines à plusieurs mois (en général 3 à 6 mois).
Traitements
Le trouble bipolaire de type 2 associe des épisodes dépressifs majeurs et des épisodes d’hypomanie. Le traitement vise à stabiliser l’humeur, prévenir les rechutes et traiter les épisodes aigus :
- Thymorégulateurs (régulateurs de l’humeur) : lithium (référence), lamotrigine (surtout pour la polarité dépressive), valproate, carbamazépine.
- Antipsychotiques atypiques : quétiapine (seule molécule ayant l’AMM en France pour la dépression bipolaire), olanzapine, aripiprazole, lurasidone, cariprazine.
- Antidépresseurs : leur prescription en monothérapie est déconseillée à cause du risque de virage maniaque. Ils peuvent être utilisés en association avec un thymorégulateur, en évitant les tricycliques.
Dans les formes sévères ou résistantes, d’autres traitements peuvent être envisagés (électroconvulsivothérapie, associations médicamenteuses spécifiques).
Les traitements doivent toujours être adaptés individuellement et suivis par un spécialiste, avec une surveillance régulière pour limiter les risques de rechute et d’effets secondaires.