Stephen Fry a reçu un diagnostic de cyclothymie (trouble bipolaire atténué) à 37 ans, en 1994. Sa tentative de suicide en 1995 l’a conduit à explorer ouvertement sa condition dans le documentaire primé The Secret Life of the Manic Depressive (2006), où il donne la parole à d’autres personnalités comme Carrie Fisher. Ce projet, ainsi que sa suite en 2016, brise les tabous en illustrant les extrêmes émotionnels de la maladie, des épisodes créatifs euphoriques aux phases dépressives destructrices.
Fry intègre son trouble comme une composante de son identité, soulignant : « Ce n’est pas qui je suis, mais une condition que je vis ». Son équipe adapte ses projets pour préserver son équilibre, combinant suivi médical et pauses stratégiques. Président de l’association Mind depuis 2011, il milite pour normaliser les discussions sur la santé mentale, insistant sur l’importance de l’aide professionnelle : « C’est une question de vie ou de mort ».
Une étude de l’Université de Manchester (2023) révèle que 25 % des personnes bipolaires refuseraient une « guérison » pour garder leur créativité – une nuance par rapport aux témoignages recueillis par Fry. Ce dernier reconnaît cet attrait des phases hypomaniaques, mais rappelle les risques mortels des crises non traitées. Son approche, alliant transparence et prudence (« Éviter de gratter la croûte »), reste une référence pour concilier vulnérabilité et résilience.
