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Les phases hypomaniaques / maniaques (UP)

Les informations citées ici sont à titre indicatif. Pour un avis professionnel, merci de consulter un spécialiste.

Présentation

Dans le trouble bipolaire, les phases « UP » correspondent aux épisodes maniaques ou hypomaniaques, qui constituent l’un des pôles caractéristiques de cette pathologie. Les épisodes maniaques complets ne surviennent que dans le trouble bipolaire de type 1, tandis que le trouble bipolaire de type 2 se caractérise par des épisodes d’hypomanie.

Les phases hypomaniaques

Les épisodes hypomaniaques constituent une phase intermédiaire entre l’humeur normale et l’état maniaque complet. Ils s’inscrivent dans ce que les professionnels de santé appellent communément les phases « UP » ou ascendantes. Bien que moins sévères que les épisodes maniaques, ces phases nécessitent une attention particulière car elles évoluent le plus souvent vers un épisode dépressif, et peuvent indiquer la présence d’un trouble bipolaire de type 2.

Les symptômes

Les symptômes des phases hypomaniaques ressemblent pour certains à ceux de la phase maniaque, à ceci prés qu’ils sont moins sévères. En voici quelques uns :

  • Énergie accrue : Le patient peut ressentir une surabondance d’énergie qui l’empêche de dormir suffisamment.
  • Boulimie des activités : Il se met à entreprendre plusieurs projets simultanément, ce qui peut parfois aboutir à une surcharge de travail ou même au désastre.
  • Engouement et confiance en soi exagérés : La personne a un sentiment d’optimisme excessif et peut croire qu’elle est capable de réaliser des exploits inattendus.
  • Bruit de la pensée accéléré : Les idées passent rapidement dans l’esprit du patient, ce qui peut se manifester par une parlure rapide ou un écrit trop dense à suivre.
  • Agitation motorique et mentale : Il peut être difficile pour le patient de rester immobile, d’où des comportements frénétiques ou même impulsifs.

Conséquences

Contrairement à la manie, l’hypomanie n’entraîne généralement pas d’altération marquée immédiate du fonctionnement professionnel et social pendant l’épisode. Cependant, les comportements impulsifs adoptés durant ces phases peuvent avoir des conséquences durables considérables.

Durée

Un épisode hypomaniaque dure au moins 4 jours consécutifs selon les critères diagnostiques, mais peut parfois se prolonger sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il est toujours moins sévère que la manie, qui doit durer au moins une semaine, bien que dans la pratique les durées puissent parfois se chevaucher. 

Les phases maniaques

La phase maniaque est une des phases qui se trouve au dessus des phases hypomaniaques . Elle se caractérise par une perte de contrôle, une désinhibition majeure et de graves conséquences sur la vie personnelle, sociale et professionnelle. La manie est le critère central du trouble bipolaire de type 1.

Les symptômes

  • Énergie excessive : sensation d’être une « pile électrique », agitation, hyperactivité.
  • Euphorie ou irritabilité : humeur exagérément élevée ou, à l’inverse, hypersensibilité, colère facile.
  • Confiance en soi démesurée : sentiment de toute-puissance, idées de grandeur, mégalomanie.
  • Réduction du besoin de sommeil : dormir peu (parfois 3 heures par nuit) sans ressentir la fatigue.
  • Accélération de la pensée : idées qui fusent, discours rapide, difficulté à se concentrer.
  • Logorrhée : parler beaucoup, couper la parole, suivre plusieurs idées à la fois.
  • Comportements à risque : achats compulsifs, sexualité débridée, conduite dangereuse, jeux d’argent, abus de substances.

Conséquences

Les phases maniaques entraînent une altération sévère du fonctionnement social, professionnel et familial, provoquant ruptures relationnelles, conflits et perte d’emploi. Les comportements impulsifs et à risque peuvent conduire à des démêlés judiciaires, tandis que la sévérité des symptômes rend souvent l’hospitalisation nécessaire. Il existe un risque significatif de passage à l’acte suicidaire impulsif durant ces épisodes. L’ensemble génère un retentissement durable qui marque profondément la vie du patient, même après la résolution de l’épisode.

Durée

Une phase maniaque dure au moins 7 jours jusqu’à plusieurs mois (souvent plusieurs semaines), sauf si une hospitalisation s’impose plus tôt. Sans traitement, elle peut se prolonger plusieurs mois.

Les traitements

Si il est exact que quelque soit le type de bipolarité, un traitement est nécessaire, le traitement peut varier selon de le type de bipolarité et les personnes. Pour les phases maniaques, on considérera que ce sont les personnes bipolaires de type 1 qui seront le plus exposés.

Pour les personnes ayant des phases maniaques , le psychiatre pourra prescrire ce type de médicaments :

Lithium : Le Lithium est le médicament de référence pour les personnes bipolaires de type 1 ou de type 2. Le lithium est indiqué dans le traitement curatif des états d’excitation maniaque ou hypomaniaque et la prévention des rechutes (dépressives ou maniaques) des troubles bipolaires et des états schizo-affectifs intermittents. Il est également utilisé dans certains types de dépression résistante aux antidépresseurs classiques.

Olanzapine : Bien qu’il ait été développé à l’origine pour traiter la schizophrénie, ce médicament a démontré son efficacité dans la prise en charge du trouble bipolaire. Il permet de stabiliser les épisodes maniaques en diminuant l’agitation et les manifestations euphoriques. Son utilisation s’étend tant au traitement aigu des crises qu’à la prophylaxie à long terme pour éviter les récidives.

Risperdal : Le Risperdal régule principalement les phases maniaques en limitant l’excès d’émotions. Utilisé lors des crises aiguës pour calmer l’agitation et stabiliser plus rapidement. Peut aussi être prescrit en prévention des rechutes, mais avec une surveillance étroite.

Les traitements de seconde intentions

Tégretol : Le Tégretol régule l’activité neuronale et aide à stabiliser les émotions.Efficace sur les phases dépressives et maniaques, bien que souvent utilisé en deuxième intention.

Dépakote : Initialement prescrit comme un antiépileptique, il est efficace pour stabiliser l’humeur et diminue la fréquence et l’intensité des phases maniaques et dépressives.Il agit sur l’activité des neurones pour réguler les émotions.

Les informations présentées sur les traitements des troubles bipolaires sont fournies à des fins éducatives et informatives uniquement. Elles ne constituent en aucun cas un conseil médical personnalisé ni une recommandation thérapeutique.

Il est essentiel de consulter un psychiatre ou un médecin spécialisé pour obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté à votre situation personnelle. Chaque personne bipolaire est unique, et les traitements doivent être individualisés en fonction de nombreux facteurs : type de bipolarité, sévérité des symptômes, antécédents médicaux, autres traitements en cours, et tolérance individuelle.

Ne modifiez jamais votre traitement de votre propre initiative. L’arrêt brutal ou la modification non supervisée des médicaments peut entraîner des rechutes graves, voire dangereuses. Même si vous ressentez des effets secondaires ou pensez que votre traitement ne vous convient pas, consultez toujours votre psychiatre avant tout changement.

En cas d’urgence ou de crise, contactez immédiatement les services d’urgence ou votre équipe soignante.